Accueil > Le lycée : un site historique > Lycée Turgot : un site historique

Lycée Turgot : un site historique

par Pr. Documentaliste

Le lycée est construit sur deux plateaux réunis par un pont : la plateforme castrale et en contrebas l’Hôtel Le Laboureur

Montmorency
Mons Maurentiacus, Mons Morentius est une motte castrale appartenant aux Capétiens. Il est brûlé en 978 lors du siège de Paris par Otton II du Saint Empire et en 996 Robert le Pieux (996-1031) cède le castrum à Bouchard le Barbu. Le « belvédère » (lieudit Château-Gaillard) correspond peut-être à cette première fortification.

Le château
Au XIIe siècle, on se rapprochera de la fontaine Saint -Valéry en construisant un château en pierre à l’emplacement actuel du lycée Turgot. En 1205 le site est mentionné comme castellum, indiquant la présence d’un village fortifié.

Vers 1356, le château est dévasté par des troupes anglaises puis en 1358, lors de la grande Jacquerie, une bande de paysans s’en empare, le pille, et l’incendie. Les seigneurs de Montmorency désertent alors leur ville et vont s’installer à Écouen puis à Chantilly. Toutefois, le donjon subsiste. Il atteste la suzeraineté des Montmorency sur leurs vassaux. On viendra prêter foi et hommage à la porte de cette tour désertée. Au XVIII siècle le donjon sera rasé dans le cadre d’un réaménagement de la butte et les pierres serviront à la construction d’un ouvrage militaire. Il ne reste de la fortification féodale que la base d’une tour située en domaine privé rue de l’Église. L’établissement scolaire a été édifié à l’emplacement de l’ancienne cour du château.

Les fouilles
En 2010, lors des travaux de rénovation du lycée, une fouille préventive a permis d’attester à la parcelle basse une première occupation datant des V-VIe s. puis a mis en lumière un quartier d’habitation des XIIIe-XIV siècles. Sous les bâtiments démolis au XIVe s. on a découvert, dans les latrines, un lot très important de céramiques et de verres qui nous renseignent sur le mode de vie d’une population urbaine et aisée au cours des XIIIe -XIVe siècles.

Le Laboureur
La famille Le Laboureur est originaire de Flandre et portait initialement le nom d’Ackerman. Ils viennent à Montmorency au XVIe s. lorsque Alexandre épouse la fille naturelle de François de Montmorency, le fils aîné du Connétable Anne. Son fils Jean, abandonne le patronyme familial devenant Jean Le Laboureur. Au 17e s. Louis le Laboureur escuyer du roi, trésorier général de France à Bordeaux et Bailli de Son Altesse Sérénissime, en son dit duché de Montmorency et demeurant à Paris, construisit son hôtel puis en 1675 il acheta le château de Montmorency à la réserve seulement de la tour qui fait suite des bâtiments et du passage pour y aller, du côté de la grande église, qui demeureront la propriété du dit Seigneur le Prince ...et de plus Son Altesse Sérénissime accorde à Louis Le Laboureur la permission de faire une arcade sur la rue qui est entre sa maison et les fausses brayes du dit chasteau. . . . et jouira aussi ledit sieur Le Laboureur de la dite tour réservée tant qu’il plaira à son dit seigneur et prince, le chargeant de l’entretien de celle—ci. Le dernier bailli Le Laboureur sera bailli jusqu’en 1718 puis ensuite à St Denis. Il mourut en 1743. (https://www.shmr95.fr/revue.d/1995-0013/04-le_laboureur.php )

L’abbé Louis Cotte
Depuis que Louis XVIII a été guéri d’un ulcère à la jambe, les thermes d’Enghien devinrent réputés pour guérir ou atténuer de nombreux maux. Le père Cotte est un prêtre scientifique du siècle des Lumières. Il est considéré comme le fondateur de la météorologie française et le découvreur des sources minérales sulfureuses d’Enghien les Bains en 1766. Il est l’auteur d’ouvrages de sciences naturelles à l’intention des enfants et des adolescents. Sa maison se situait à l’emplacement des logements de fonction du lycée rue Saint Valéry.